Que quelques voix officielles critiquent le TNP à divers titres (inefficacité, caractère discriminatoire, etc.)

C’est aussi et surtout l’occasion de revisiter l’histoire du TNP en ayant à l’esprit cette question principale : quels furent les facteurs réels de renforcement et d’affaiblissement du Traité au cours des cinquante dernières années ? A ce titre, le report lui-même de la conférence peut être perçu comme une métaphore de la crise que traverse le TNP depuis de nombreuses années.

D’autres, dont les 120 Etats du Mouvement des non-alignés, recommandent le report d’une année pleine, aux mois d’avril et mai 2021. Pour deux raisons complémentaires.La première est directement liée à l’environnement stratégique international. 1), p. 39.Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 2015, Document final, Première partie, Organisation et travaux de la Conférence, NPT/CONF.2015/50, p. 10.. Tout au plus pourrait-il être demandé aux Etats une manifestation d’intérêt et une intention de présence préalable dans la préparation de la conférence cette année ou l’année prochaine.

En revanche, une réduction de la taille des délégations est sans doute concevable, si nécessaire, dans un espace de conférence qui serait contraint par des mesures de sécurité sanitaire particulières. Parmi ces Etats, le TNP opère une distinction entre les Etats dotés de l’arme nucléaire (EDAN), définis comme les Etats ayant procédé à un essai nucléaire avant le 1 er janvier 1967, et les autres Etats, appelés Etats non dotés de l’arme nucléaire (ENDAN). L’une d’elles consiste à se demander si ce report peut être utile.Prévue depuis le printemps 2019 pour se tenir au siège des Nations unies à New York du 27 avril au 22 mai 2020, la dixième conférence quinquennale d’examen du TNP a été officiellement reportée Voir Daryl G. Kimball, « NPT Review Conference Postponed », . Certains Etats souhaitent un report à la fin de l’année 2020.

Le choix final devrait dépendre essentiellement de facteurs sanitaires et logistiques.

Naturellement, une alternance à la Maison Blanche pourrait s’accompagner d’annonces, dans une volonté de rupture de la nouvelle administration, à même d’influer sur l’issue de la conférence. Il est encore trop tôt pour préjuger de ce qui sera conclu mais un second facteur pourrait jouer : à ce jour, la programmation des rencontres diplomatiques à l’ONU après l’été 2020 est telle – y compris du fait du report des événements du printemps et sans doute de l’été – que la tenue de la conférence d’examen du TNP risque de représenter un défi logistique, si tant est que la rencontre se tienne à New York.S’agissant de la date de report, l’automne 2020, l’hiver 2020/2021 ou le printemps 2021 sont trois options envisageables. Seulement quatre des neuf conférences d’examen du TNP ont abouti à ce résultat : en 1975, 1985, 2000, 2010. « Les relations entre les États - en particulier ceux dotés d'armes nucléaires - sont fracturées », a-t-elle constaté, déplorant que la « compétition entre grandes puissances » soit à l'ordre du jour.« La division, la méfiance et le manque de dialogue sont de plus en plus la norme », a dit la cheffe du désarmement de l’ONU, alertant que « le spectre d'une compétition nucléaire illimitée plane pour la première fois depuis les années 1970 ».Pour la Haut-Représentante, le monde assiste à une course qualitative aux armes nucléaires qui ne repose pas sur leur nombre mais sur leur plus grande rapidité, discrétion et précision » dans un contexte dans lequel les conflits régionaux à dimension nucléaire s'aggravent et les défis de la prolifération ne reculent pas.Mme Nakamitzu a émis l’espoir que ces problèmes seront discutés de façon « constructive et en allant de l’avant » lors de la conférence d’examen dans le cadre de la pleine mise en œuvre du TNP. Enfin, les préoccupations sanitaires internationales ne sont pas de nature à favoriser la prise d’initiatives en matière de diplomatie nucléaire : adoption du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) par les Etats-Unis et la Chine, ou lancement de négociations sur un traité d’interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires (« Cut-off »), par exemple. Au plan stratégique en revanche, il est peu probable que les fondamentaux s’en trouvent modifiés.

Au mieux, les enjeux auxquels fait face le TNP aujourd’hui seront donc suspendus le temps de la pandémie. Ainsi, dans le cadre du partage nucléaire (le fait que les membres de l’OTAN doivent pouvoir déployer de l’armement nucléaire dans le cadre de la politique de dissuasion), la Belgique, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Grèce et la Turquie possèdent ou ont possédé des équipements sur leur territoire.

Martelé comme un Que la prochaine conférence du TNP se solde par un échec attendu ou par un succès inattendu, son ajournement représente une opportunité. La complexité d’un report temporel, voire spatio-temporel, de la dixième conférence d’examen du TNP évoque la complexité qu’il y a à « toucher » au TNP comme instrument de sécurité internationale. L’option d’une session inaugurale virtuelle fut également envisagée puis abandonnée, notamment au regard de la disparité des capacités des Etats pour y participer efficacement.

Enfin, une autre option de réduction de volume pourrait impacter la représentation et l’activité de la société civile lors de l’événement, un risque mal vu par nombre d’Etats parties et qui a peu de chances d’être endossé par la présidence. Enfin, la conférence de 2015 a été perçue comme un échec par tous les protagonistes, à divers titres : « « Les conférences d’examen 2015 et 2010 », France TNP (site officiel du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères).. L’idée selon laquelle le TNP traverse une crise n’est pas partagée par tous les analystes. Cette option reste à confirmer avant l’été.

Le 25 mars, une proposition était adressée aux groupes régionaux du TNP visant à reporter l’évènement « Voir le courrier du président Zlauvinen, 2020 Review Conference of the Parties to the Treaty on the Non-Proliferation of Nuclear Weapons, 27 mars 2020.Dans son courrier du 13 mars, le président Zlauvinen tenait à « Parmi les diverses options qui furent proposées au cours du mois de mars alors que la pandémie gagnait en importance, celle d’une rencontre limitée dans sa durée et dans son volume ne fut pas retenue.